Illettrisme et monde professionnel

  • Illettrisme et monde professionnel

Description

Les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme 2022 (JNAI) ont mis en avant la question de l’illettrisme dans un contexte collectif de travail autour de la campagne « Illettrisme au travail, on est tous concernés ». Contrairement aux idées reçues, plus de la moitié des personnes en situation d’illettrisme exercent une activité professionnelle; elles évoluent dans le monde professionnel mais une maitrise fragile des compétences de base freine leur évolution et représente un coût pour leur structure.
Les acteurs du monde professionnel sont directement concernés par la lutte contre l’illettrisme.
En témoigne ce dossier, les CRIA les accompagnent de multiples façons pour mettre en place/trouver des solutions adaptées aux situations rencontrées.

 

L’illettrisme aux intersections de l’emploi, de l’insertion, de l’orientation et de la formation

Contrairement aux idées reçues, les situations d’illettrisme n’empêchent pas de travailler, et la moitié des personnes en situation d’illettrisme est en emploi. Cependant, alors que l’écrit et le numérique sont devenus omniprésents au travail, tout changement dans leur routine professionnelle les vulnérabilise.
La question de la stabilité en emploi se pose d’ailleurs car pour les personnes en situation d’illettrisme, être en emploi ne signifie pas être en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) : beaucoup ont des parcours professionnels heurtés et sont ponctuellement accompagnées dans leurs démarches d’insertion : elles représentent 6% des salariés, mais 10 % des demandeurs d’emploi et 20% des bénéficiaires du RSA (site de l’ANLCI). On observe aussi une surreprésentation dans les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE).

Dans ce contexte, et à l’occasion des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme (JNAI) 2022, R&T est allé à la rencontre des acteurs aux intersections de l’emploi, de l’insertion, de l’orientation et de la formation.

Cela s’est traduit par l’organisation 3 actions phares :

Interviews d’acteurs du monde professionnel

La réalisation d’une série de 5 interviews retranscrites en podcasts, visant à présenter un éventail d’actions complémentaires entre elles dans la lutte contre l’illettrisme :

–  « Les coûts cachés de l’illettrisme en entreprise »

Interview de Pascal Moulette, chercheur à l’université de Lyon. Il nous explique que les impacts de l’illettrisme en entreprise « sont multiples, diffus, visibles, invisibles, cachés, directs, indirects, ce qui rend la problématique assez complexe à gérer »
Pour écouter:  https://www.youtube.com/watch?v=4m3cR_uhgY4

 

– «Un salarié qui avance, c’est un salarié qui fait avancer l’entreprise»

Interview d’Irène Delaveau, directrice du GEIQ propreté Occitanie. Le GEIQ recrute, forme, accompagne et professionnalise des demandeurs d’emploi dans le cadre de mises à disposition en entreprises de propreté.
Pour écouter:  https://www.youtube.com/watch?v=s8oeCwe1bDw

– «Le programme égalité professionnELLE »

Interview de Camille Lefeuvre, Chargée de projet à Toulouse Métropole Emploi. Il s’agit d’utiliser la clause sociale pour lever certains freins notamment dans les savoirs de base.
Pour écouter: https://www.youtube.com/watch?v=tAfjm-qV68A

– « L’OPCO, développeur de compétences »

Interview de Marie-Pierre Quintalet Septépé, Conseillère aux actifs à OCAPIAT. Les outils de diagnostic Evagill, développé par Pascal Moulette, et Cap Compétences Clés, développé par Ocapiat, sont utiles dans une démarche de remédiation des situations d’illettrisme en entreprise.
Pour écouter: https://www.youtube.com/watch?v=5pyuCh2K1ew

– « Le français en situation de travail, une action de formation présentée par l’UCRM »

Interview Cécile Vicart, coordonnatrice de la filière d’inclusion linguistique de l’UCRM. Proposée aux entreprises et notamment aux SIAE, l’action FEST – Français En Situation de Travail – se caractérise par du sur-mesure et une profonde synergie avec les encadrants.
Pour écouter: https://www.youtube.com/watch?v=zV7IsP7fP4M

Echanges de pratiques des ESAT 

R&T a organisé un nouvel échange de pratiques des Etablissements d’Aide ou Service par le Travail (ESAT) accueillent des travailleurs sur un statut particulier mais qui, au côté du handicap, présentent souvent des difficultés dans les savoirs de base. Ces rencontres régulières permettent une mise en commun des problématiques rencontrées et un travail approfondi sur le rôle du formateur dans ces institutions.

Information des chefs d’entreprises et des salariés

Enfin, le 30 septembre a lieu le forum Clés d’Avenir, piloté par l’OPCO EP, dédié à la mobilité professionnelle. A cette occasion, R&T tiendra un stand et informera chefs d’entreprises et salariés présents sur l’impact de l’illettrisme dans le monde professionnel, l’enjeu de formations qu’il comporte et les relais mobilisables pour accéder à des solutions.

 

Logo Ceregard 1

Être Centre de Ressources ou comment et pourquoi faciliter la rencontre d’acteurs des milieux associatifs, culturels, économiques et de la formation

A l’heure d’organiser les journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme (JNAI) autour du monde du travail sur le territoire du Gard, le souhait de Ceregard a été de jouer son rôle de facilitateur entre les acteurs du territoire. Le constat est souvent fait sur le terrain que les milieux différents ne se connaissent pas ou peu et ne repèrent pas toujours l’intérêt qu’il peut y avoir à collaborer.
Cependant, que ces acteurs soient issus du monde de la formation en savoirs de base, de celui des travailleurs sociaux et accompagnants, ou encore du milieu économique (d’insertion ou traditionnel), tous partagent des enjeux autour de la nécessité de faire monter en compétences des personnes en situation d’illettrisme.

Diversité de situations

Voici quelques exemples concrets de situations que Ceregard a eu l’occasion de rencontrer :

  • X., 60 ans, se retrouve au chômage après 15 ans de travail en pépinière, poste dans lequel il ne s’est jamais formé. Pour trouver un autre travail, on lui demande de réapprendre à lire et à écrire : il intègre Lectio (dispositif de lutte contre l’illettrisme financé par la Région Occitanie).
  • J., chargée de recrutement en intérim a de nombreux postes non pourvus et des candidats motivés qu’elle ne peut intégrer vu leur trop faible maîtrise des savoirs de base. Elle s’interroge sur la façon de les préparer à tenir ces postes.
  • C., conseiller technique en chantier d’insertion, œuvre pour l’insertion professionnelle de ses salariés, mais rencontre beaucoup de candidats en difficulté avec la lecture et l’écriture, ce qui pose problème dans leur parcours et leurs perspectives d’évolution.
  • B., médiathécaire, a mis en place au sein de sa médiathèque un espace Facile à Lire et des ateliers de médiation qu’elle a du mal à remplir.
  • F., chargé d’accueil en centre social, repère une personne qui ne sait pas écrire mais n’aborde pas le problème car il ne voit pas quoi lui proposer.
  • A, formatrice au sein du dispositif Lectio depuis plusieurs années, aimerait varier ses supports pédagogiques et donner à ses apprenants l’opportunité de travailler sur des documents utiles aux différents parcours professionnels qu’ils envisagent.

Créer de la synergie

Comment faire pour que chacun – tant le public en situation d’illettrisme lui-même que le vivier d’accompagnateurs potentiels qui l’entoure – puisse œuvrer à la montée en compétences de ces personnes en difficulté avec les savoirs de base ? Et comment mettre au service du secteur économique de façon directe ou indirecte, les ressources existantes et parfois (souvent) méconnues (centres de formation, espaces Facile à Lire, cartographies, lieux publics, centres ressources, ateliers en médiathèque etc) ?

Des besoins existent, des ressources existent : la mise en synergie des différents acteurs est nécessaire. Se rencontrer, faire du lien, s’interroger sur comment faire mieux, et non pas faire plus, afin d’articuler les initiatives et les talents des uns et des autres : les JNAI sont une opportunité particulière de l’année pour consolider cette dynamique et l’occasion de s’entraîner à de nouvelles pratiques de collaboration soutenues par le CRIA.

  • Entre des apprenants, des médiathécaires et des formateurs Lectio à l’occasion d’une immersion dans les espaces et les services du Carré d’Art. Action à destination des stagiaires Lectio et animée en collaboration avec les stagiaires de l’Ecole de la Deuxième Chance de Nîmes, puis clôturée par un atelier d’expression autour de la question de la reprise de l’apprentissage.
  • Entre des acteurs associatifs, des formateurs et des médiathécaires : quel usage des ressources d’une médiathèque pour eux ? Quelles pistes pour structurer une véritable prise en charge des publics en difficulté avec la lecture et l’écriture sur un territoire ?
  • Entre des acteurs du milieu économique et ceux du monde associatif et de la formation : quelles possibilités de combinaisons de parcours pour les employés en situation d’illettrisme ? Quels relais sur le territoire pour le personnel RH ?

 Optimiser les connections entre acteurs

Ces journées riches en échanges et en retours d’expériences ont permis de travailler autour de la prise de conscience des acteurs au sujet de leur position au sein du parcours de la personne rencontrée : En quoi ils peuvent être une véritable passerelle vers la levée des freins : en abordant la question, donnant confiance, donnant un accès à de l’information ? Ou encore en orientant, aménageant les emplois du temps, proposant une formation ? L’action des Centres ressources tend à optimiser ce genre de connexions et plus les acteurs seront sensibilisés au rôle qu’ils peuvent jouer et aux ressources qu’ils ont à disposition, mieux le maillage se mettra en place et permettra le « aller vers l’emploi » et/ou la sécurisation des parcours des salariés déjà en poste.

Lire, écrire, compter: des compétences socles pour entrer dans le monde professionnel

Des temps de réflexions proposés lors des journées de professionnalisation illettrisme organisées par le CRIA66 ont permis aux participants de réfléchir aux solutions à mettre en place pour avancer sur la question de l’illettrisme dans le milieu professionnel.
A l’occasion de ces rencontres, des personnels des chantiers d’insertion du Conseil départemental 66, de la ville de Perpignan mais aussi des ETTI (Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion) se sont retrouvés autour de la table, directement concernés par cette problématique.
En effet, les salariés embauchés par ces structures sont en majorité des publics éloignés de l’emploi.
Lorsqu’elles intègrent ces entités, ces personnes sont accompagnées à la fois tout au long de leur mission dans l’entreprise et également dans le montage de leur parcours professionnel.
Ce public en difficulté avec les savoirs de base se dirige principalement vers les secteurs en tension : le bâtiment, l’entretien, le nettoyage, les espaces verts…

Ateliers d’accès aux savoirs de base et au français proposés sur place

Il est ressorti de ces échanges que l’organisation d’ateliers d’accès aux savoirs de base « en interne », à destination des stagiaires de ces structures serait une solution.
Le choix est à mettre en lien avec l’organisation et les contenus des missions des chantiers.
La mise en place d’un accompagnement du salarié à l’accès aux savoirs de base en même temps qu’il suit les apprentissages liés aux missions des chantiers permettrait, de plus, de croiser les variables et de constater qu’une mauvaise ou insuffisante connaissance des savoirs de base et/ou de la langue sont paralysants pour une entrée et une émancipation dans le monde professionnel.

Les témoignages d’employeurs

Les témoignages d’employeurs confortent cette idée: la mauvaise compréhension des consignes de sécurité ou d’exécution des tâches nuisent à la bonne réalisation du travail.
Elle freine aussi l’acquisition de compétences du métier et bloque les évolutions professionnelles.
Cette non maîtrise des savoirs de base suscite de l’inquiétude et un manque de confiance du salarié qui peuvent se répercuter dans sa relation avec l’entreprise.
Il faut souligner ici que ces difficultés ne sont pas à associer à un manque d’intérêt pour le métier ou un problème de comportement mais à mettre en corrélation directe avec une insuffisante maîtrise des savoirs de base.

Les accompagnateurs socio professionnels

Le constat est renforcé par les accompagnateurs socio professionnels. Les difficultés rencontrées par les personnes lors des ateliers de techniques de recherche d’emploi sont principalement liées à leur non maitrise des savoirs de base : la rédaction d’une lettre de motivation, la création de CV, l’acquisition du lexique du code de la route, la lecture des contrats de travail, des fiches de paie voire certaines interactions sont mal comprises et/ou mal assimilées du fait de la non-maîtrise des savoirs de base et/ou de la langue sont vite problématiques.

Sécurisation des acteurs

La mise en place d’ateliers de lecture, d’écriture et de calcul ciblés sur le métier pratiqué sécurise les acteurs. L’apprentissage contextualisé permet une réutilisation immédiate ou quasi immédiate des contenus. Le stagiaire est davantage demandeur, son intérêt le rend acteur dans ses apprentissages. Les résultats sont visibles : il est plus dynamique, demandeur et motivé. C’est une vraie plus-value pour le salarié mais aussi pour les accompagnateurs socioprofessionnels.
Ces derniers soulignent le changement d’attitude tant dans le comportement que dans l’intérêt porté aux apprentissages. Les interactions sont plus fréquentes, des progrès sont notés sur la maitrise des savoirs de base et/ou le français, le travail en équipe renforcé et l’esprit d’initiative sont des compétences qui ont évolué d’après leurs retours.
Le fait d’inclure ces ateliers dans leur planning et de les proposer sur site diminue par ailleurs l’absentéisme qui devient très rare et les formateurs peuvent se référer aux spécialistes de l’insertion qui restent sur place.
Ce montage est bénéfique pour tous les acteurs :
– Le salarié est impliqué et en progrès,
– Le formateur répond à ses besoins linguistiques,
– Le conseiller en insertion remplit sa mission d’accompagnement professionnel.

Dans les Pyrénées-Orientales ce type d’expérimentation ne serait pas complètement nouveau puisqu’un dispositif temporaire identique existe pour le public de langue étrangère (FLE), il pourrait être intéressant d’en faire bénéficier le public en difficulté avec les savoirs de base.

Cria 34 3

Lutter contre l’illettrisme dans le monde professionnel : l’appui des CRIA

En 2011, l’enquête INSEE* / ANLCI révélait que 2 500 000 personnes ayant été scolarisées en langue française étaient en situation d’illettrisme. En fragilité sur les fondamentaux, elles étaient en perte d’autonomie au quotidien dans la plupart des actes de la vie qui nous paraissent implicites (retirer de l’argent à un DAB, comprendre la posologie d’un médicament, une consigne de sécurité, le mode d’emploi d’une machine, un bulletin scolaire). Cette enquête révélait que 51% des personnes en situation d’illettrisme avaient un emploi.

La question de l’illettrisme dans le monde professionnel vient interroger les problématiques d’insertion (en amont) puis de sécurisation des parcours professionnels mais aussi la question de l’évolution professionnelle et de la gestion des carrières.

L’illettrisme touche une organisation sur deux en France

En 2017, l’institut CSA publiait une étude sur « La perception de l’illettrisme au travail » qui s’appuyait sur le sondage de 600 entreprises privées et administrations sur des secteurs qui représentaient près de la moitié des personnes actives (https://csa.eu/news/perception-de-lillettrisme-dans-le-monde-du-travail/).
On y apprenait notamment qu’un employeur sur deux se trouvait confronté à la question de l’illettrisme au sein de ses équipes. Pourtant, ils étaient peu nombreux à avoir instauré des actions de repérage (14 %) ou à avoir adapté leur offre de formation (19 %).

Côté salariés ou employeurs, la question reste donc taboue.
En parallèle, cette même étude démontrait que les difficultés à lire et écrire étaient clairement identifiées comme des facteurs de risques professionnels (épuisement du salarié et des collègues qui suppléent, accident).
Les travaux de Pascal Moulette (Université Lyon 2) ont pu faire prendre conscience des « coûts cachés » de l’illettrisme pouvant aller de 2 à 5% de la masse salariale.

Cet impact de l’illettrisme concerne aussi la fonction publique et les collectivités locales dans la qualité des services et la gestion des carrières face à l’évolution des postes et missions qui, aujourd’hui, réclament plus de polyvalence.

Les actions de sensibilisation et de repérage de l’illettrisme sont plus que jamais d’actualité et les Centres de Ressources Illettrisme Apprentissage de la langue sont des outils et interlocuteurs privilégiés dans le domaine pour les employeurs du privé comme du public.

Lire, écrire, compter, est-ce bien utile pour le travail ?

Ainsi, à titre d’exemple et à son échelle, le CRIA 34 en 2019 avait pu réunir 130 professionnels et bénévoles de la formation et de l’inclusion socioprofessionnelle pour « plancher » sur le lien entre compétences de base et emploi sous le titre quelque peu impertinent « Lire, écrire, compter, est-ce bien utile pour le travail ? ».
On peut retrouver sur CRIA34.fr l’intervention en fil rouge d’Anne Vinerier mais aussi d’acteurs du monde professionnel et des employeurs. https://cria34.fr/actu/2020/02/colloque-lire-ecrire-compter-est-ce-bien-utile-pour-le-travail/

Séances de sensibilisation

De même, depuis plusieurs années, des séances de sensibilisation au repérage des situations d’illettrisme et aux enjeux de la lutte contre ce phénomène ont pu être menées auprès du principal organisme de service de Prévention et de Santé au Travail « En santé » (ex Ametra) sur l’Hérault, mais aussi auprès de conseillers formation du CHU de Montpellier, d’agents de la Métropole de Montpellier, de chantiers d’insertion, et bientôt auprès de l’URSAFF sur la problématique de la consolidation des premiers temps de création d’activité.
Un webinaires a pu aussi être coconçu et coanimé avec des OPCO (Ocapiat et AKTO) à destination de leurs employeurs adhérents. (Plus d’informations https://cria34.fr/?p=3571&preview=true).

Ces démarches qui vont dans le bon sens méritent bien sûr d’être amplifiées au vu de la part croissante des compétences de communication mais aussi du numérique dans la plupart des secteurs d’activités. Y compris sur des postes qui, dans nos représentations, ne nous paraissent que très peu concernés (en hôtellerie, une femme de chambre aujourd’hui pourra très bien sur son poste mobiliser des compétences en lecture/écriture/calcul et dans le numérique pour adresser via un smartphone une demande de réassort sur son site de produits d’entretien au / à la chef d’équipe !).

*(Enquête Information et Vie Quotidienne, ANLCI – Insee)

Mobilisation des entreprises en Lozère

Ce mois de septembre 2022, le CRIA 48 participait aux Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme mises en place par l’ANLCI (Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme).
Le thème de ces journées, cette année, était « Lutter contre l’illettrisme au travail ».

Campagne de communication autour des JNAI

Une campagne importante de sensibilisation et de communication a été réalisée depuis le mois de mai 2022 auprès des structures associatives du secteur de l’insertion, mais aussi des entreprises susceptibles d’employer des personnels pouvant rencontrer des difficultés face aux savoirs de base « classiques »(lecture, écriture, calcul et proportion,…), et numérique.

Cette opération a été complétée en septembre par une demi-douzaine d’articles avec interviews et d’encarts dans la presse locale (Midi Libre, Lozère Nouvelle, le Réveil Lozère, le journal de Mende).

Les entreprises du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESL) et de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) du département de la Lozère ont été associées en amont pour l’élaboration des ateliers devant ponctuer ces journées.

Moments forts

Trois moments forts ont ainsi pu être mis en place pour l’animation de ces journées :

– Le film « Illettré », de Jean Pierre AMERIS, a été présenté aux professionnels dans l’après-midi du 8 septembre, puis en soirée au grand public.

Bilan mitigé, car si les personnes présentes ont activement commenté la situation présentée, et ont pu par leurs questions et réflexions montrer qu’elles se sentaient concernées par cette problématique, les organisateurs ont regretté le manque de participation, notamment des professionnels et des responsables d’entreprise qui avaient pourtant manifesté un vif intérêt lors de la campagne d’information au printemps.

– le jeudi 15 septembre, un atelier spécifique à l’illettrisme a proposé aux professionnels (conseillers en insertion, cadres et RH d’entreprise, …) une réflexion et des outils pour repérer les personnes ne sachant ni lire ni écrire, ainsi que des solutions d’accompagnement et de formation.

L’un des premiers constats des participants à cet atelier a été que même des professionnels habitués à travailler avec ces publics, pouvaient méconnaitre la situation réelle de leurs salariés, et ce qu’ils prenaient pour de la timidité ou de l’introversion, pouvait cacher de graves lacunes vis-à-vis des savoirs de base.

Autre constat, celui-ci vis-à-vis de l’offre de formation sur le territoire : si des solutions existent (formations institutionnelles proposées par la Région (« LECTIO »), mais aussi offres locales et bénévoles, celles-ci ne sont pas réparties de manière équitable sur l’ensemble du département –faible démographie oblige !-. Et les publics les plus éloignés de la formation sont souvent aussi les publics éloignés géographiquement des pôles d’activité!

– Enfin l’après-midi du 15 septembre a été consacré à un atelier spécifique sur l’Illectronisme et l’exclusion numérique animé par nos partenaires de « France Services » et de « Lozère Développement ».
Le déploiement des France Services dans des espaces administratifs du département (mairie, bureau de poste,…) permet à tout demandeur de trouver un appui technique grâce à un référent ou conseiller numérique pour remplir ses documents administratifs en ligne.
Ces deux ateliers ont permis aux participants, professionnels proches de ces problématiques, d’échanger et de témoigner sur leurs difficultés quotidiennes dans leur accompagnement.

Le bilan en demi-teinte est que les entreprises du secteur public qui avaient reconnu -lors de l’organisation de ces journées- être parfois en difficulté vis-à-vis de salariés susceptibles d’être en situation d’illettrisme, n’ont pu se libérer pour participer à ces différents ateliers d’échanges.

Articles extraits de la presse locale:
– Midi Libre des 16 septembre 2022 et
 03 septembre 2022
– La Lozère Nouvelle du 01 er septembre 2022

 

Logo Crepa

Les partenariats du CREPA pour les JNAI 2022

Dans le cadre des 9e Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme (JNAI), le CREPA a poursuivi des partenariats instaurés les années précédentes, en particulier celui avec la Banque de France (depuis 2019), en proposant cette année une session d’information autour du thème des crédits le 08 septembre  à Carcassonne et en invitant les acteurs à découvrir les Malles « Facile à lire » de la médiathèque de Carcassonne Agglo, ainsi que le centre documentaire du CREPA le 16 septembre à Carcassonne.

Le CREPA a également mis en place de nouveaux partenariats pour mobiliser autour de ces journées de lutte contre l’illettrisme en proposant deux nouvelles actions :

  • Etendre le champ de visibilité de cette semaine pour maximiser la mobilisation et attirer l’attention des médias sur l’importance de cet enjeu dans le milieu professionnel: projection et échanges autour du film « Illettré » de J.P. Merris, en partenariat avec la médiathèque de Carcassonne agglo au conservatoire de Carcassonne
  • Mettre en lumière les démarches et dynamiques des différents acteurs intervenant dans la prévention et la lutte contre l’illettrisme : en partenariat avec le GRETA-CFA de l’Aude et la Région Occitanie : Lectio par ceux qui le vivent

Ces actions permettent d’agir dans différents domaines, sur différents territoires de l’Aude, et pour tous les âges et tous les profils. Certaines sont proposées, en septembre, au-delà de la semaine concernée.

Projection et échanges autour du film : « Illettré »

 

Une quinzaine de personnes ont répondu à l’invitation à la projection qui a lieu mercredi 7 septembre à l’auditorium de la Fabrique des arts de Carcassonne de 18h à 20h.

La qualité de la projection dans l’auditorium a permis la retransmission des émotions et la diversité des participants a enrichi les échanges.
Le film a permis d’aborder la définition de l’illettrisme et ses diverses causes, de parler des conséquences dans la vie quotidienne et en particulier de celles liées au monde du travail.

Les participants ont aussi été agréablement surpris de voir, dans le film et lors des échanges, que des solutions existent pour (ré) apprendre à lire et à écrire à tout âge.

 

Les acteurs de Lectio 

Lors des multiples actions de sensibilisations à l’illettrisme animées par le CREPA, les participants expriment souvent le besoin de mieux connaître le dispositif Régional « Lectio » afin de faciliter l’abord de l’entrée en formation lorsqu’ils repèrent des personnes en situation d’illettrisme.

Pour répondre à cette attente, le CREPA a construit une action visant à :

  • Permettre aux prescripteurs de mieux connaître les actions Lectio proposées pour faciliter leurs argumentations lorsqu’ils échangent avec des personnes repérées en situation d’illettrisme.
  • Valoriser les apprenants en leur donnant l’occasion de présenter des travaux réalisés dans différents modules et d’exprimer leurs points de vue…
  • Donner à tous les acteurs de la lutte contre l’illettrisme la possibilité de se rencontrer et d’échanger.

Dans ce contexte, en partenariat avec le Conseil Régional Occitanie et le GRETA-CFA, le CREPA a organisé les mardi 27 septembre à Narbonne et jeudi 29 septembre à Carcassonne une rencontre avec les personnes qui participent aux formations de ré- apprentissage des savoirs de base et les formateurs – trices.

Chacun des participants a pu échanger avec les apprenants ou les formateur –trice-s, présenter son rôle, découvrir des productions faites pendant les formations et concrétiser ainsi leur vision de l’action.

 

 

 

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